Dans le coin gauche du ring : il est jeune et rapide et fait des ravages chez la nouvelle génération, c’est… l’ordinateur (et les nouvelles technologies de communication).
Dans le coin droit du ring : il est plus vieux, un peu lourd mais sait encore séduire, c’est… le papier (et les documents imprimés).
Non, je n’ai pas envie d’embrasser la même carrière que Don King et encore moins d’avoir la même coupe de cheveux, mais suite au billet L’actualité peut-elle tuer l’écologie? je m’interroge sur les avantages présumés de la dématérialisation.
La dématérialisation
Imaginez qu’il existe un journal papier dont le contenu évolue au fil de l’actualité, vous le laissez sur la table du salon en vous couchant et au petit matin, les titres, les articles et les images ont changé.
En plus, vous pouvez même choisir quel canard vous souhaitez lire et changer à tout moment : dingue ?! Et bien c’est le même principe quand vous achetez un ordinateur couplé à internet : vous n’utilisez qu’un seul et unique contenant mais vous accédez à tous les contenus !
C’est un des avantages de cette technologie, mais les champs d’application sont multiples et ne concernent pas que l’accès à l’information.
- sauvegarde de données : votre entreprise reçoit certainement des factures ou d’autres documents, et vous les archivez sur votre ordinateur sans les imprimer sur papier (bien qu’on parle parfois d’impression virtuelle).
- messagerie électronique : l’e-mail remplace le courrier postal et le fax.
- communication : sites web, e-mailings, blogs… notre imprimerie est la première à utiliser ces supports pour communiquer.
La dématérialisation est aujourd’hui au cœur de nos habitudes, de notre manière de « consommer de l’information » et de la façon dont nous communiquons… mais qu’en est-il des supports papier ?
L’impression papier
Il vous est probablement déjà arrivé de rencontrer une jolie femme, ou, selon votre sexe ou votre attirance, un bel homme.
Une rencontre en vrai ou sur internet est différente mais dans les deux cas vous aurez accès à certaines informations qui peuvent influer sur votre comportement.
Planqué derrière votre ordinateur, vous pourrez consulter le profil de la personne… cette option n’est pas disponible en face à face, il vous faudra aborder votre interlocuteur(trice) pour tenter d’en apprendre d’avantage.
En revanche, vous pourrez sentir son odeur flotter dans l’air, humer son parfum, voir si elle rougit quand vous l’aborderez, entendre sa voix et son souffle, lire dans ses yeux… et peut-être la frôler (voir plus si affinités).
Cette inter-action physique, aucune technologie n’est actuellement assez développée pour la remplacer (il faudrait imaginer des simulateurs de contact humain).
Les supports imprimés sont des contenants qui ont le pouvoir d’apporter une valeur ajoutée au contenu. Au travers de cette notion sensorielle et tri-dimensionnelle supplémentaire, ils ont le pouvoir d’amplifier le sens d’une communication et d’un message.
Ces informations peuvent être données au travers du touché par le choix du papier, de son grammage, de son rendu, ou encore via les étapes de finitions (vernis, gaufrage, pelliculage…).
Certains imprimeurs proposent aujourd’hui d’ajouter le sens de l’odorat à votre communication en utilisant des encres d’impression parfumées (consultez nos confrères au besoin).
Si j’avais un billet à jouer sur ce match
Même si la communication numérique se développe via des supports très pratiques qui facilitent l’interaction et permettent à l’information de nous suivre partout, en tant qu’imprimeur, j’ai un faible pour la communication imprimée.
Dans la mouvance écolo actuelle on assiste parfois à une sacralisation du tout dématérialisé, certains services marketing sont aujourd’hui obligés de se justifier en employant le terme « impression fatale » pour désigner leur choix d’utiliser un support papier.
Cette idée partagée par beaucoup selon laquelle la dématérialisation est largement plus écolo que l’impression m’hérisse le poil. En ce sens j’aimerais apporter quelques nuances.
Je n’entrerais pas dans les détails ici, mais il faudrait prendre en compte pléthore de paramètres pour arriver à déterminer les pour et les contres :
- la fabrication de l’ordinateur (composants électroniques, plastiques, connectiques diverses et transport des marchandises).
- la consommation électrique.
- la gestion des services associés (fournisseur d’accès internet, fournisseur d’électricité, hébergement, entretien du parc informatique…).
- la fabrication de mémoire virtuelle (disque dur, CD-ROM, clé USB, DVD…).
- le traitement des déchets informatiques, ou leur recyclage.
Je n’ai pas trouvé d’étude assez sérieuse qui intègre toutes ces données, d’autant que les ordinateurs ont eux aussi une durée de vie.
Enfin, voici quelques arguments (dont certains sont douteux je l’avoue) pour étayer ma préférence :
- Le papier est fabriqué à base de bois.
- Le bois est une énergie renouvelable.
- Les forêts peuvent être gérées durablement.
- Les ordinateurs ne sont pas biodégradables.
- Les encres d’impressions peuvent être d’origine végétale.
- La lecture sur écran est moins agréable.
- La finition d’un imprimé peut amplifier le sens du message.
- Votre ordinateur met plusieurs minutes à démarrer, le temps de lire un chapitre entier.
- On peut marquer les pages d’un document imprimé pour y revenir.
- Il faut bien prêcher un peu pour sa paroisse si on veut trouver de nouveaux fidèles !
C’est sur que le virtuel prend de plus en plus de place, voici également un lien qui m’avait plus sur la dématérialisation : via blogalwarming
J’ai moi aussi un faible pour le papier, spécialement pour un bon livre, rien ne remplacera un bon livre lu au coin de la cheminée ou sous sa couette, en plus une bibliothèque papier a bien plus fière allure qu’un PC sur un bureau !
Tout cela à condition bien sûr que le papier soir écologiquement crée et imprimé, que nos forets soient entretenues et qu’elles augmentent comme on commence à le voir en europe de l’ouest…
Les arguments pour l’impression papier sont bons. Maintenant, il y en a un pour le numérique qui pour moi est très fort.
En moyenne, 60% des magazines présents en kiosque vont directement à la poubelle, sans jamais avoir été lu.
De plus, le papier n’es recyclable que 5 à 10 fois.
(Source : Végétarien magazine)
Maintenant, comme tu le dit dans ton article, il n’y a aucune étude qui prenne en compte tous ces paramètres. Mais pour prendre la défense du numérique, les fabricant d’ordinateur commence à se mettre au vert.
Je pense sincèrement que l’impression numérique va prendre tout doucement le dessus sur l’impression papier. C’est un peu le même combat qui a opposé le vinyl et le CD