Pour ne pas tomber dans le panneau du greenwashing, les entreprises qui communiquent sur leurs engagements environnementaux jouent de transparence. Pourtant, certaines abusent de la couleur verte et ne respectent pas les principes de la communication responsable.
Pour réguler et sanctionner tous les abus, aucune autorité n’est aujourd’hui assez efficace… c’est donc au consommateur de faire preuve de vigilance et d’alerter ses semblables. Mais quand certains font du zèle et que cette chasse aux sorcières tourne à l’obsession, ce sont les entreprises engagées qui en pâtissent.
La loi du silence de l’éthiquement-correct
Il est une notion à mon sens paradoxale en matière de communication :
- Lorsqu’une entreprise propose des produits à faible coût, personne ne lui reproche d’utiliser cet argument pour les commercialiser.
- Lorsqu’une entreprise est la première à lancer un vaccin ou une innovation, on ne lui reprochera pas d’en parler.
- Mais lorsqu’une entreprise travaille sur des produits éco-conçus, Bio ou de manière plus large sur sa politique environnementale… il vaudrait mieux qu’elle la ferme, car ce n’est pas éthiquement-correct ! Il faudrait qu’elle passe ses efforts sous silence pour la jouer modeste.
Qu’il s’agisse d’une stratégie purement marketing ou d’un réel engagement de la société, les détracteurs ne prennent pas de gants : ils cassent… Et là je dis non, c’est trop facile, trop simple de cracher dans la soupe et de placer au banc des accusés des entreprises qui agissent en faveur de l’environnement.
Si agir c’est s’exposer… alors pourquoi ne pas se croiser les bras ?
Communiquer sur ses engagements environnementaux, c’est aussi inciter d’autres entreprises à s’engager, parfois même tout une filière, mais à force d’encaisser les remarques :
- soit l’on s’endurcit… au risque de ne plus écouter les critiques et de passer à côté d’avis intéressants et constructifs.
- soit l’on s’use… au risque d’abandonner ses engagements et au final de redevenir une entreprise parmi tant d’autres.
Avis personnel
Qu’il faille rester vigilant en matière de greenwashing, je le conçois, mais qu’il est décevant d’avoir à se justifier sans cesse quand on est pétri de bonnes intentions. Au final :
- A trop vouloir surveiller, analyser, disséquer et contrôler les moindres faits, gestes et déclarations des entreprises, ne finirait-on pas par tuer le poussin dans l’œuf ?
- Et, à trop vouloir bâillonner ces entreprises qui agissent concrètement pour l’environnement et qui souhaitent simplement affirmer haut et fort leur sensibilité verte, ne les poussent-on pas tranquillement à rejoindre l’immobilisme ambiant ?
Je suis bien tristement d’accord avec toi !
Et pourtant je suis la première à mettre en garde contre les discours fallacieux, et affirmations vagues.
Le hic aujourd’hui c’est que l’argument « green » est tellement omniprésent que :
1) le consommateur ne réalise pas les efforts et moyens déployés pour y arriver (exemple : l’éco-conception d’un produit, la compensation carbone, l’emploi de matières premières locales et pas seulement « écolo »…)
2) le consommateur met dans le même sac toutes les offres à partir du moment que la packaging est vert, parle d’éco / bio / durable… sans regarder derrière l’étiquette
Je réalise une fois de plus que les entreprises comme vous et nous ont un devoir (besoin ?) de pédagogie très fort pour pouvoir expliquer et rassurer…
Aaaaaaaa le greenwashing… celui de l’année qui m’a le plus fait « rire » c’est mac do qui passe son logo en fond vert et qui dit « on fait attention aux poissons péchés » alors que la plupart sont sur la liste en voie de disparition… Effectivement tout surveiller n’est pas la panacée mais comment faire face à des entreprises parfois sans scrupule ?
Bonjour,
Nous avons publié un article assez fouillé sur le greenwashing dans l’informatique. Je pense que ses principes et exemples vous intéresseront.
http://www.greenit.fr/tag/greenwashing