« Bonjour. Bienvenue, entrez donc ». Invité d’un soir, tu as fait des efforts vestimentaires pour être présentable. Rasé, lavé, coiffé, tu as mis une chemise propre et un pull col en V, délaissant le sweat capuche que tu as porté en alternance cette semaine… si, tu sais bien, celui que tu t’es employé a changer 1 jour sur 2 pour que tes collègues ne remarquent pas que tu portais les mêmes fringues toute la semaine.
La porte se referme… le piège aussi
La première partie de toi qui pénètre ce foyer accueillant n’est autre que ton tarin, et malgré l’euphorie des retrouvailles avec te camarades et les grands sourires qui s’affichent, ton oblongue capsule s’est mise en alerte rouge : ton odorat détecte quelque chose.
Après avoir salué tes hôtes, et pour faire honneur à l’éducation que tes parents se sont efforcés de t’inculquer, tu prends soin de laisser le froid dehors en refermant la porte d’entrée.
Tu ignores encore que cet air frais qui te souffle au visage lorsque tu claques la porte est pour toi la dernière bouffée d’oxygène avant un grand plongeon : car ce soir, ta vie sociale va te permettre de rentrer dans le Guinness Book en battant le record du monde d’apnée.
Cette place est sans issue, je commence à comprendre
Flotte dans l’air un parfum de je ne sais quoi, mélange non identifié que ton cerveau tente d’analyser jusqu’à ce que la maîtresse de maison te souffle avec entrain : « on a fait des frittes ». Youpi !!
Tes hottes t’invitent à les suivre dans ce corridor étroit qui débouche sur un grand séjours/cuisine, tu as l’impression d’être un taureau fonçant tout droit vers le ruedo. Ton heure est venue : tu pénètres l’arène, l’épicentre.
Ça fouette, il n’y a pas d’autres mots. Et la soirée ne fait que commencer. Après l’apéro, on attaque les dites frittes dont l’odeur a imprégné tes cheveux, ta chemise et ton joli pull en V. Tu te venges à grand coup de crocs dans leur chair molle, une vraie scène de crime arrosée de ketchup… et tu te découvres des airs de Ted Bundy quand la maîtresse de maison dégaine des bâtonnets d’encens pour masquer les odeurs.
Pitié, qu’on en finisse
Toi qui aime la vraie nature et l’air pur, tu suffoques, même un catcheur avec les mains de Hulk Hogan autour du coup respirerait mieux.
Tu sais qu’il va falloir écourter la soirée, et saisissant le première occasion qui s’offre à toi après le dessert, tu prétextes une excuse irrecevable pour rentrer chez toi, parfumé au graillon.
Plaidoyer pour la neutralité des intérieurs
Cette histoire, nous l’avons tous vécue, que nous soyons victime ou agresseur, et c’est d’un point de vue totalement écologique (quoique) que je me positionne.
S’il vous plaît, protégez nos bronches et n’en rajoutez-pas : arrêtez avec l’encens, les désodorisants et les diffuseurs d’huiles essentielles, et ouvrez plutôt vos fenêtres. Je préfère 1000 fois demander un pull ou un plaide aux personnes chez qui je suis reçu parce qu’ils ont airé leur intérieur plutôt que de respirer des fumées et parfums d’ambiance. Quand bien même on les dit naturels, ils ne le seront jamais autant qu’un peu d’air frais !
Ton article m’as bien fait rire et c’est tellement vrai !
Salut Alisson,
merci pour le commentaire et bonne chance pour ta nouvelle vie 🙂 à ce que j’ai vu ça commence plutôt bien. Au plaisir de te lire ici ou sur ton blog !
Bonjour,
Ca sent le vécu si vous me permettez ce jeu de mot 😉
Et entièrement d’accord avec ce billet, vive l’air pur et les fragrances de la nature !
A bientôt
Article à faire lire au Belge et pourquoi pas développer un marché sur les vrais fragrances de la nature, il y a du travail ^^ !