La Ferme de Chosal, solidaire et écologique par nature

Premier article sur les acteurs locaux qui « font l’écologie » et incarnent une idée du développement durable qu’il convient de partager autour de nous. Il s’agira bien souvent d’associations, du moins de structures appartenant à l’économie sociale et solidaire (ESS) et/ou dont l’objet et les actions sont clairement tournés vers la préservation de l’environnement.

La Ferme de Chosal est un ESAT soit un Etablissement et Services d’Aide par le Travail, situé au bord de la rivière des Usses à Copponex (en Haute-Savoie), à peu près à mi-chemin entre Annecy et Genève.

Elle emploie aujourd’hui une soixantaine de personnes handicapées.

Le cadre est atypique. quelques hectares de champs en maraichage et plusieurs bâtiments : douze serres et tunnel, un foyer, une cantine, une légumerie, une chambre froide, des hangars pour entreposer les engins, outils et autres matériels de maraîchage, d’horticulture et de paysagisme, une grande pièce avec cheminée pour accueillir des scolaires, un atelier de conditionnement, une salle de réunion, des bureaux, une grande cour avec un très beau bassin en son centre, et bien évidemment des box pour les ânes, moutons ou chèvres, des clapiers pour les lapins, une grande volière avec toutes sortes d’animaux volants, etc.

Et disposées un peu partout à l’extérieur : des oeuvres de land art (par définition éphémères), à base de matériaux naturels. C’est ainsi que plusieurs artistes -en résidence – se sont succédés depuis une dizaine d’années pour donner corps à un sentier « Art & Nature » en perpétuel renouvellement ou presque.

Et vous savez quoi, les personnes en situation de handicap font partie intégrante de ces projets ! Le Pôle Land Art Départemental (PLAD) de la Ferme de Chosal est membre du réseau ALTITUDES, réseau d’art contemporain sur le territoire alpin. Une belle réussite aux accents forcement écologiques.

 

Autre produit qui vient de voir le jour et qui – dès que la situation sanitaire se sera améliorée – devrait rapidement connaître un joli succès : le sentier « Nature & Sens ». Ce sont ici 900m de parcours et plus de 50 ateliers d’expériences sensorielles qui questionnent notre rapport à la Nature. Ecologique car éco-conçu et visant à se re-connecter concrètement via une expérience pieds nus qui sort de l’ordinaire.

 

 

Mais revenons aux fondements de cette ferme un peu particulière où les rapport sociaux, culturels et au temps diffèrent de bien des entreprises où la rentabilité prime et est susceptible d’essorer les employés.

Le projet d’établissement en développement durable de cet ESAT vise notamment à enclencher des processus et des interactions sensés valoriser le rôle professionnel et social de chaque individu accueilli.

Et la Ferme semble aller loin dans la démarche de valorisation de ses collaborateurs pas tout à fait « comme les autres » mais méritant tout autant si ce n’est plus d’être considérés dans leur entièreté et en fonction de leur personnalité et aspirations. Parmi les « droits fondamentaux des usagers : dignité, intégrité, intimité et sécurité ». La responsabilité sociale des entreprises (RSE), c’est donc du concret à Chosal, notamment en ce qui concerne le volet développement des compétences des travailleurs. C’est ainsi par exemple que de nombreuses formations leur sont proposées l’hiver.

Quand on demande au directeur de l’établissement, M. Emmanuel Mosse, en quoi l’écologie est au coeur de sa stratégie, celui-ci nous répond que pour eux « c’est un état d’esprit ». Il essayent ainsi « d’être performant tout en étant responsable », alors que « partager ce que l’on aime, c’est (leur) nature » et leur vocation.

Et lorsque je lui ai proposé de nous donner un exemple concret de déploiement d’une action écologique, la première chose qui lui est venu à l’esprit, « c’est (leur) regard sur les déchets verts qui en étant transformés après compostage, deviennent une ressource pour l’exploitation maraîchère ».

D’autre part, « le lien névralgique entre ces valeurs ou disciplines » que sont la solidarité, l’écologie, les arts et la culture, c’est leur « regard positif sur le vivant ». Règne à la Ferme de Chosal « l’envie de faire émerger les nouveaux regards sur les gens et/ou les choses ». M. Mosse relève en outre que – selon lui et selon bon nombre d’observateurs ! – « le cadre est magique aussi et il y a une âme ici… du coup les choses se marient bien » !

Pour finir, lorsqu’on le questionne sur le fait que l’écologie – de manière générale – est parfois perçue comme synonyme de contraintes, sa réponse est sans détours. Pour lui, « l’écologie nous oblige nécessairement à nous questionner, à nous demander si nous faisons les choses correctement … mais ce n’est pas une contrainte ! c’est un modèle à (ré)inventer mais c’est très stimulant et dynamique » ! Un message plein d’espoir pour clôturer cet article – interview sur ce haut lieu de l’ESS, de l’agro-écologie et de la culture régionales.

Comment tu peux soutenir la Ferme de Chosal :

• s’y rendre pour se balader sur l’un des sentiers
• faire ses courses à l’écoboutique
• s’abonner au service de paniers de légumes
• devenir bénévole ou mécène
• découvrir la ferme en s’y promenant, en faisant une balade à dos d’âne, en participant aux événements (Portes ouvertes, Fête Art & Nature, etc.), en louant  une cabane
• … et l’offre ne s’arrête pas là !