Parce que les poules – plus encore que les cochons – sont nos amies pour nous aider à recycler nos déchets alimentaires ! Il est donc grand temps d’intégrer ces derniers dans une boucle vertueuse se rapprochant de l’infini – et non du fini ! – où le gaspillage n’a plus lieu d’être.
Savez-vous qu’une poule est capable de manger chaque année jusqu’à 150 kg de déchets organiques ! Dans un article paru sur le site du Monde(.fr) en 2015, on apprend que nos gallinacées ingèrent quasiment tout. C’est pourquoi il s’agit de l’animal recycleur par excellence ! Une alimentation omnivore à base de restes et de déchets alimentaires qu’il faut simplement compléter par une ration quotidienne de céréales.
Avec deux poules dans son jardin, une famille de 4 personnes pourrait ainsi réduire d’un tiers le volume de ses déchets. Et, pendant qu’on y est, on prend deux poulettes car, oui, les poules sont très sociables et il est vivement déconseillé de n’adopter qu’un seul individu.
Pour Jean-Jacques Fasquel, « maître composteur » et fondateur du Jardin partagé Santerre à Paris, quand on a la chance d’habiter en maison, c’est une « évidence (…) d’avoir deux poules et un composteur ». Nous reviendrons un peu plus loin sur ce fameux « compostor », plus fort que Terminator et Dark Vador réunis !
Le rôle écologique des poules est par ailleurs bien souvent sous-estimé. Un poulailler (végétalisé pour éviter une pollution des sols) permet aussi aux végétaux – dont les arbres – situés à proximité d’absorber les nutriments – azote et nitrates – dont ils ont besoin. Un point de plus pour les pondeuses aux oeufs (d’)hors pair !
Enfin, si l’on ne peut évidement tous se permettre d’installer un poulailler chez soi, les jardins partagés et les fermes (pédagogiques) qui en possèdent un offrent d’une part aux « citadins élevés hors sol » la possibilité « de se reconnecter à la terre et aux animaux ». D’autre part, il peut devenir un bon outil pour « recréer du lien social ».
Parce que, même si l’on habite en appartement, on peut faire des merveilles pour éviter voire mettre fin à tout gaspillage alimentaire et cultiver un mini-potager !
C’est ainsi que le concept de regrowing (« repousse » en français) est né. Car oui, si c’est bien souvent des Etats-Unis que proviennent les modes qui bousillent notre planète, ils ont au moins le mérite d’être avant-gardistes quant aux solutions. L’idée peut paraître saugrenue, très simple et pourtant potentiellement terriblement efficace : conserver ses déchets alimentaires avant de les faire tremper dans un peu d’eau… Et le tour est joué, ou presque. En résumé : cultivons nos déchets !
Pour creuser le sujet, il existe l’ouvrage intitulé « Cultivez vos déchets : faites repousser vos fruits et légumes » d’Aurélie Murtin est fait pour vous !
Parce qu’il y a de plus en plus de démarches de sensibilisation, d’informations, d’incitations et très concrètement de centres de compostage autour de nous !
C’est ainsi que, depuis quelques années, la ville d’Annecy – dont la Mairie est devenue écolo avec la victoire des Verts en 2020 – met à disposition de ses habitants des composteurs, soit individuels, soit collectifs.
Dans les deux cas, le coût s’élève à une quinzaine d’euros par foyer.
Troisième et dernière possibilité : avoir le ver à moitié plein en se procurant un lombricomposteur*, en échange d’une participation financière comprise entre 30 et 45 €, selon que l’on acquiert un composteur neuf (avec des vers) ou d’occasion (sans vers). Alors levons tous notre verre pour remercier cette fabuleuse et peu couteuse invention de la Nature, encore une.
Au niveau des espaces collectifs dans une ville de la taille d’Annecy, existent des jardins familiaux (gérés par une asso), des jardins « en ville » (gérés par des référents jardiniers) ou encore « de poche »**.
Quelque repères clés pour terminer : pour le Grand Annecy – qui comptait plus de 200 000 habitants en 2018 -, ce serait sur une année environ 2000 tonnes de déchets qui seraient transformés et/ou valorisés en compost à l’aide notamment de 10 000 composteurs individuels.
Que ce soit avec ou sans poule(s), avec une approche plutôt collective ou bien individuelle, sortons les mains des poches et apprenons ensemble à valoriser nos épluchures de patates et nos fanes de radis !
*Le lombricompostage est un compostage d’intérieur réalisé par des vers (de type Eisenia) aidés par de nombreux micro-organismes.
**micro-espaces publics mis gratuitement à disposition des habitants pour cultiver fleurs, fruits et légumes… ramassés par tous. Les services de la Ville préparent le terrain. C’est ensuite aux habitants de les cultiver dans un esprit de partage et de respect de l’environnement.
A l’initiative du collectif des Incroyables Comestibles.
SOURCES :
Et si on adoptait des poules pour recycler nos déchets ?
Les 4 saisons de la Terre au carré : la Ferme du Grand Laval, un havre de biodiversité