Pour lire cet article, avez-vous classiquement tapé « éco-blog » sur Google, ou bien avez-vous créé un favori ou encore retrouvé l’url du site web dans votre historique ?
Selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), les deux dernières méthodes permettrait de « diviser par quatre l’impact environnemental par rapport à une requête sur un moteur de recherche ». Toujours selon l’agence française, ce sont pas moins 4% des émissions de GES mondiales qui seraient dues au numérique. En France, si rien n’est fait pour réduire l’impact, les émissions de GES du numérique pourraient connaître une augmentation de 60 % d’ici à 2040, en atteignant 6,7 % des émissions de GES nationales (selon le dernier pré-rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat).
C’est pourquoi surfer sur la toile de manière la plus écologique passe nécessairement par le changement de certaines habitudes. On peut donc tout d’abord réduire le nombre de requêtes, ainsi que d’interfaces avant de parvenir au résultat souhaité. Typiquement, si j’ai importé sur mon appareil l’appli Google Maps, mon empreinte carbone sera réduite si j’effectue directement la recherche via l’appli, plutôt que de passer par le moteur de recherche, etc.
Dans une étude parue en janvier dernier menée par l’ADEME et l’ARCEP, on apprend que les terminaux (en particulier les écrans et téléviseurs) concentrent au moins deux tiers des impacts environnementaux, suivi des centres de données et des réseaux.
Il est évident que la question de notre empreinte environnementale liée au numérique touche également à l’ensemble du cycle de vie des réseaux et matériels. Il faudrait ainsi évaluer notre impact global tout au long du processus, de la production des outils et supports réseau (terres rares, eau, énergie, etc.) au recyclage éventuel, en passant par la durée de vie. Nous nous contenterons ici de regarder de plus près ce qui se passe au niveau de ces fameux « moteurs ».
Pas simple de ne pas faire une description par trop barbante de ce qui se fait actuellement sur le marché des moteurs de recherche alternatifs. Osons néanmoins dessiner un panorama du marché français.
Quid des moteurs de recherche qui se disent éco-responsables ?
Commençons, dans l’ordre chronologique par Ecogine créé il y a bientôt 15 ans par trois étudiants de l’école Polytech Nantes. A priori pas le plus connu, il est un pionnier en matière d’écoresponsabilité. Il permet ainsi aux « navigateurs » sur l’océan Internetique de soutenir diverses associations ouvrant en faveur de la planète. Parmi les plus connues, on retrouve WWF France, Les Colibris ou encore France Nature Environnement. Par ailleurs, Infomaniak, l’hébergeur d’Ecogine – et de nombreuses autres boîtes françaises et suisses – s’engage également à compenser ses émissions de CO2. Pas mal du tout.
La goutte d’eau Lilo pour éviter de faire déborder le vase…
Six-sept ans après Ecogine, deux autres ingénieurs français créèrent et lancèrent Lilo. A l’instar de ce dernier, les revenus publicitaires – en cliquant sur les résultats de recherches sponsorisés – ont pour but de financer différentes initiatives sociales et environnementales telles que Les Restos du Coeur, la SPA, Petits Princes, Sea Shepherd et bien d’autres encore. A chaque recherche, des « gouttes » sont générées par les internautes qui pourront ensuite les utiliser en faveur de l’organisme de leur choix. Original.
Yes, YouCare
Fondé sur le même modèle que ces deux concurrents précités, Youcare reverse – depuis 2019 – 50% de ses bénéfices à des associations dédiées à la protection animale et végétale, le traitement des déchets, l’éducation, la recherche médicale ou l’aide humanitaire. A charge pour les utilisateurs là encore d’opter pour l’une ou l’autre des causes que l’entreprise propose de soutenir. Efficace.
Bon (ou mauvais) Karma?
Et le petit dernier « de la bande » c’est Karma, un moteur de recherche engagé dont la raison d’exister est la protection du vivant. Il se distingue par des partenariats forts avec trois acteurs en vue : L214, ASPAS et Notre Affaire à Tous.
Chercher à et pour protéger : ce pourrait être là le mantra des deux cofondateurs de la start up. La chanteuse américaine Alicia Keys ne serait pas peu fière : la moitié des bénéfices générés – via les annonces en ligne – est réinjectée pour lui permettre de se développer ; tandis que l’autre moitié est destinée à soutenir les trois associations militantes précitées.
A l’instar d’Ecosia et de Yahoo, Karma repose sur l’algorithme de Bing (le moteur de recherche de Microsoft). Dur dur voire impossible en fait de se détourner complètement des GAFAM. Pas mauvais non plus Karma !
En conclusion de cet article, à défaut d’être 100% écologique, les moteurs de recherche « solidaires » offrent depuis quelques années une alternative intéressante et encourageante. Engagés globalement en faveur de plus de sobriété énergétique ou de la sauvegarde de la biodiversité, ils restent pour le moment discrets face au mastodonte Google qui fait tout pour réduire leurs marges de manoeuvre et limiter leur essor. Il n’y a pas qu’en matière d’automobile qu’il devient urgent d’utiliser des moteurs plus propres !
Pour aller plus loin sur le sujet et notamment pour choisir le moteur de recherche le plus adaptés à son profil : https://story.backmarket.fr/moteur-de-recherche-ecologique/11251/