Sapin de Noël en pleine forêt

Mon beau sapin !

Ce nouvel article se veut être un voyage, un voyage dans la forêt de son enfance, les splendides forêts l’automne, ou encore celles plus ternes voire carrément flippantes. Et pourtant, « il y a dans la forêt des bruits qui ressemblent à des paroles » (Jean Giono).

Cet article va nous faire partir à la rencontre des bois qui nous entourent, nous nourrissent et nous éblouissent. Nous allons tâcher d’écouter la forêt qui pousse et vit plutôt que l’arbre qui tombe et forme un voli ou un chablis. « J’étais au milieu de la forêt. Il y avait deux chemins devant moi..  » Connaissez-vous la suite de cette citation ? Alors, prêts, vous avez chaussé vos croquenots ? On prend le chemin de la forêt pour quelques minutes de lecture ? Vous pourrez trouver un bâton si besoin en chemin (Ma grand-mère de 87 ans fait toujours ça et c’est ainsi qu’elle gravit encore de sacrés talus forestiers) !

Nous pourrions donc nous contenter de nous promener dans les bois (que le loup y soit ou pas) et rappeler les avantages que procure une forêt (qui se différencie d’une monoplantation soit une plantation artificielle d’arbres – le plus souvent – d’une même essence !). Mais nous allons sortir un peu des bosquets pour mettre en lumière ses émanations écologiques, scientifiques et sanitaires.

La fin de l’automne a bientôt sonné, c’est le début de la journée. Il fait encore nuit. Et si l’on commençait (après, promis, on y va!) par se faire un feu et bouillir un peu d’eau pour se réchauffer ? Ce que les premiers hommes faisaient déjà autrefois, avec les sachets de thé en moins. En plus, faire un « feu de camp » l’hiver, contrairement à l’été, pas de problème! Il suffit, pour cela, de respecter quelques règles élémentaires: tout d’abord, on prélève le minimum de bois disponible, c’est à dire tombé au sol (ou celui que l’on amènerait soi-même). Idem pour faire partir le feu. Si on n’a pas pris de journal et/ou d’allume-feu ÉCOLOGIQUE, il y a tout ce qu’il faut par terre, à proximité. Attention toutefois à ne pas brûler ses gants ou sa doudoune.

Les bienfaits des forêts sur la santé

Pas de scoops ici mais voici tout de même, primo, un rappel des bienfaits de la forêt. Aviez-vous déjà entendu parler des phytoncides ? Selon un article récent, il s’agit de « substances volatiles libérées par certaines essences d’arbres pour se défendre contre les bactéries et les champignons nocifs » ? Respirer (- ça c’est rien de le dire ! -) ces molécules nous permettrait d’activer nos lymphocytes T, chargés de détruire virus et cellules cancéreuses. De nombreuses études ont en outre prouvé l’efficacité des forêts sur la santé : réduction du stress, de la pression artérielle et de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires, renforcement du système immunitaire, et amélioration du sommeil et des capacités cognitives.

Un petit coup de chaud l’été ? La forêt fait office de climatiseur naturel : de 2 à 8 °C (d’après des chiffres de l’ONU datant de 2018). Avec le dérèglement et le réchauffement qui s’accélèrent depuis quelques années, la forêt est incontestablement en train de devenir un refuge salvateur, prisé et donc à protéger coûte que coûte !

Défis climatiques et innovations

À ce sujet, une expérience unique au monde a été lancée il y a 4 mois (et ce, jusqu’en 2028) dans le Valais en Suisse pour mesurer les effets de la sécheresse atmosphérique sur la forêt. Problème : le phénomène de «l’air assoiffé» – en langage scientifique «déficit de pression de vapeur» ou VPD en anglais – augmente de façon exponentielle avec la hausse des températures. Exemple : pour une hausse du mercure de 40%, le VPD augmente de 80%.

Conséquence : « le VPD accélère (…) l’évaporation dans les sols, accroissant les risques d’incendies de forêts et prétéritant le rendement des cultures agricoles. » Les arbres absorbent moins en moins de CO2. Hêtres et sapins souffrent et ce ne sont pas les forestiers du coin qui vous diront le contraire. Moche. L’objectif de ce type d’expériences et de recherches : trouver les essences d’arbres à même de répondre à cette hausse du VPD. Y a du pin sur la planche.

Les PFAS ça vous parle peut-être pas ? Le téflon, oui a priori. Vous vous demandez sûrement quel lien peut bien exister entre la forêt, les oiseaux et le téflon. Un article qui vient de paraître sur Mrmondialisation nous apprend qu’on retrouve cette famille de produits chimiques dans notre poêle Tefal mais aussi dans des ustensiles de cuisine, emballages alimentaires, textiles imperméables, cosmétiques, ou encore cirages. Les PFAS sont « extrêmement nocifs pour le vivant pour une durée indéfinie, voire éternellement pour certains ». Parmi les contaminations avérées, une étude a découvert que les mouettes tridactyles présentes en Arctique ingérant des PFAS présentent un stress oxydatif pouvant affecter la fécondité à long terme. Plus près de nous, « les goélands de l’île de Ré souffrent d’une perturbation des niveaux d’hormones thyroïdiennes, essentielles pour le développement et le métabolisme énergétique ». Les résultats sont peu ou proue identiques concernant la fécondité des humains, des femmes en particulier. Pas très encourageant.

C’est là que les arbres interviennent ! Car, s’il existe des systèmes de filtres pour contrecarrer ce problème d’envergure, des chercheurs québécois ont eu l’idée de faire appel à la phytoremédiation. En un mot, ce sont les saules qui, naturellement, vont filtrer le « jus de poubelle ». Ainsi, chacune de leur plantation test consommerait de 3000 à 5000 mètres cubes d’eau que les arbres « transpirent » ensuite tout en gardant les polluants. Certaines variétés de saules auraient ainsi la capacité de bioaccumuler certains PFAS. Ne reste plus qu’à valoriser le bois contaminé et on est bon ! Merci dame Nature de rattraper nos conneries.

Et que diriez-vous de poursuivre cette balade sous la canopée de l’écoblog par une petite pause – tandis que le jour décline ostensiblement – au beau milieu d’un sentier entourés d’oiseaux chantant leur bonheur d’être là ? Pour reconnaître les maîtres chanteurs, deux applis à vous conseiller : tout d’abord Merlin Bird ID dont la fonction de reconnaissance vocale est plutôt efficace. Secondo, www.birdlife.ch, une appli développée par nos voisins suisses permettant de reconnaître plus de 300 espèces, avec notamment des représentations 3D très réussies. De quoi s’occuper un moment durant les prochains balades en forêt, lorsque le printemps reviendra !

Idées cadeaux pour Noël

À l’approche de Noël, trois idées de cadeaux « boisées » pour finir. Tout d’abord et pour poursuivre sur la thématique des oiseaux, la marque Koukou clock propose des horloges où 12 chants d’oiseaux différents annoncent l’heure. Pratique lorsqu’on vit en ville, trop loin d’une forêt, d’un parc ou même d’un simple platane ou châtaignier. Mention spéciale ensuite aux artisans du Jura sachant « envoyer du bois » comme Heliobil. Ses créations sont à la fois planantes et esthétiques. Enfin, proposons aux enfants des balades (en raquettes à neige) à la recherche du « roi des forêts », de traces d’animaux, d’une place de feu, etc. Peut-on leur faire plus beau cadeau et peut-on faire, dans le même temps, plus beau cadeau à la forêt !?

J’en profite également pour faire la pub de l’écomusée du bois et de la forêt de Thônes. Allez y, que ce soit en tant qu’écolo, école ou en famille, ce lieu vaut le détour !

Joyeux Noël à tou•te•s et on se donne rendez-vous l’année prochaine sur l’Eco-blog 😉

 

SOURCES :

https://www.caminteresse.fr/sante/les-bienfaits-prouves-des-arbres-sur-notre-sante-11189846/

https://www.swissinfo.ch/fre/crise-climatique/une-experience-unique-menee-en-suisse-etudie-l-impact-de-la-secheresse-sur-la-foret/87726989

https://mrmondialisation.org/arbre-pfas-pollution/

https://www.birdlife.ch/fr/content/lapp-de-birdlife-pour-identifier-les-oiseaux-en-suisse-est-disponible-en-francais-0

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