C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : «Jusqu’ici tout va bien… jusqu’ici tout va bien… jusqu’ici tout va bien». Mais l’important c’est pas la chute. C’est l’atterrissage.
http://www.youtube.com/watch?v=RLIH4rFJe6sFukushima : New Deal à la Japonaise
La nature humaine cultive un goût de l’amour du risque, et tant qu’une catastrophe ne survient pas (l’atterrissage), elle ne cherche pas d’autre alternative. Le problème, c’est qu’on ne se relève pas à tous les coups.
La catastrophe de Fukushima a eu ça de bon qu’elle a réveillé notre conscience collective quant aux dangers de l’énergie nucléaire : à en croire un récent sondage Ifop, 62% de français souhaitent que la France arrête progressivement sur 25 ou 30 ans son programme nucléaire et le fonctionnement de ses centrales.
Selon Greenpeace (voir la vidéo ci-dessous), ce raisonnement semble tout à fait envisageable sur le plan technique comme sur la plan économique… les français ont donc une très bonne vision des choses [ndr : comment ça je suis chauvin ?!]. Au niveau Européen, l’Allemagne s’est d’ailleurs déjà engagée à fermer ses réacteurs d’ici 2022 (et pour tordre le cou aux idées reçues, ce pays exporte vers la France plus d’électricité qu’il n’en importe – source RTE).
Même si nous peinons à prendre le train en marche, les choses bougent dans notre pays, les mentalités évoluent, des débats s’ouvrent, et l’opinion publique pèse de plus en plus sur le débat politique. Et puis j’ai en mémoire le message fort du Grenelle de l’environnement « entrons dans le monde d’après » qui nous invite à regarder devant nous plutôt que dans le rétroviseur.
Ce ne sera pas si simple de sortir du nucléaire. Une centrale thermique ce n’est pas le top question pollution et co2. Et quand il n’y a pas de soleil, pas de vent, pas de marée, que fait-on ? Je suis pour passer à autre chose, mais de façon réfléchie, pas sous le coup de l’émotion.
@Lulu,
L’émotion (le ressenti) est le moteur du changement. 25 à 30 ans suffiraient je pense à entreprendre cette démarche de façon réfléchie et concertée, non ? Avec comme objectif de sortir du nucléaire d’ici 2050, mais ce changement doit commencer dès aujourd’hui… et il est en marche (Allemagne, Italie, Suisse…).
Le France a la chance de ne plus être une nation vieillissante : va t-elle saisir cette opportunité en investissant d’avantage dans les énergies renouvelables, ou préfère t-elle conserver un train de retard, et être dépendante de ressources produites dans d’autres pays pour faire tourner ses centrales (100% de l’uranium nécessaire à la production d’énergie nucléaire produite en France étant importé) ?
Pour en avoir parlé avec des spécialistes sur Eco-citoyens, ce ne sera pas facile de faire zéro nucléaire avant longtemps, surtout l’hiver. Pourtant j’aimerais bien. Essayons déjà d’en fermer la moitié.
fermer la moitié, c’est simple : diminuer sa consommation, sans rogner sur son confort. Eh oui c’est possible !
Le CO2 n’est qu’une partie des gaz à effet de serre anthropiques (d’origine humaine).
Les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) ne représentent que 57% des gaz à effet de serre.
Seule une partie des combustibles fossiles (32%) est utilisée pour la production d’électricité. Le reste est utilisé pour les transports, le chauffage, la fabrication de l’acier et du ciment, d’autres usages industriels.
La production d’électricité ne compte au total que pour 24% des émissions de CO2 et pour 18% des émissions de gaz à effet de serre.
Les émissions de CO2 augmenteraient seulement de 3,0% et celles de gaz à effet de serre de 2,3% si les 440 réacteurs nucléaires en activité dans le monde étaient remplacés par des centrales électriques au gaz. Cela fait sept fois moins que les dégâts de la déforestation.
Si les centrales de remplacement étaient au charbon (au lieu du gaz) l’augmentation serait de 6,7% pour le CO2 et 5,2% pour les gaz à effet de serre.
Ne pas oublier les émissions de gaz à effet de serre, CO2 et méthane en particulier, dans le secteur des transports et de l’automobile, mais aussi dans l’agriculture intensive et surtout l’élevage.
Manger moins de viande est bon pour la santé et aussi pour la planète.