C’est un article timoré du Parisien sur les journées portes ouvertes de l’ANDRA (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) sur un site de stockage de déchets nucléaires qui m’a titillé lobes et globes ce matin.
Le nucléaire est compétitif : idée reçue !
A la lecture de ce papier, je me suis rappelé de ce pseudo argument avancé par les pro-nucléaire : ça coûte pas cher !
Je sais aujourd’hui qu’il faut aller plus loin que le prix au kWh indiqué sur sa facture EDF pour imaginer le coût réel de l’énergie nucléaire. Selon sortirdunucleaire.org, entre les coûts indirects (90 % du budget recherche du commissariat à l’énergie atomique ayant été accordé à l’énergie nucléaire pendant un demi siècle), et les coûts cachés (démantèlement, traitement et stockage des déchets nucléaires), c’est bien de l’argent publique qui est utilisé !
En raison d’un manque de transparence, il est impossible de définir le coût réel du nucléaire, ce qu’on sait seulement, c’est qu’il coûte nettement plus cher que ce qu’on veut bien nous laisser entendre, et il s’agit ici de l’impact financier… quid de l’impact environnemental ? Pour mettre en relief ce que représente ce gouffre financier [NDR : puisqu’on ne se contente pas seulement de creuser des galeries de stockage à 500m sous terre], voici quelques chiffres (source ANDRA) :
- Subvention Grenelle : 1M€ alloués par la Direction Générale de la Prévention des Risques.
- Subvention Publique : 4,8M€ alloué en 2008 par l’État.
- Surveillance des déchets radioactifs : une fois stockés, les déchets nucléaires doivent être surveillés pendant 300 ans pour prévenir de tout risque sur l’environnement. Chaque kWh produit aujourd’hui a donc un coût qui porte sur 3 siècles : compétitif, hein ?!
Le positionnement de chacun concernant le nucléaire est assez intéressant. Ce qui doit faire peur au fond, c’est sans doute l’idée du retour en arrière, comme si l’on s’entendait dire que l’idéal se trouvait bien dans l’ère des grottes. Mais la chose est plus complexe. On nous a fait avaler tellement de grands et beaux concepts et nous avons si bien grandi avec, que l’idée de changement nous fait frémir. Par ailleurs, celle du coût des solutions à venir pour y remédier doit glacer plus encore les petites gens qui sont toujours les premières à payer. Il n’y a pas de réelle solution à part la réflexion globale, à la façon du film de Coline Serreau, « La belle verte ». Mais l’homme est un loup pour l’homme dit-on, c’est peut-être donc malheureusement un débat sans fin. Car on ne pourra jamais mettre d’accord des milliards de personnes, surtout quand on sait qu’il y a aura toujours des lobbyistes et des gens assez crédules pour boire leurs paroles et même la propager… Le nuclaire, c’était bien moi je dis, mais là, cachée dans nos celllules les plus profondes, il y a forcément de meilleures idées que celle de polluer à n’en plus finir les ressources naturelles qui nous permettent de subsister. L’eau, l’air… la terre. L’essentiel. On fera quoi de l’électricité quand on n’aura plus rien à boire ni à manger?
Pour en savoir plus sur le coût, sans doute sous-estimé mais significatif, du nucléaire nouvelle version >
http://energeia.voila.net/nucle/reacteurs_trop_chers.htm
Et pour avoir une petite idée sur plusieurs décennies de subventions au nucléaire >
http://energeia.voila.net/nucle/subventions.htm
Une grande partie des subventions n’est pas visible, car des mécanismes peu connus du grand public sont utilisés.