L’imprimerie a connu une révolution en passant de l’air des caractères en plombs que les maîtres imprimeurs alignaient dans leurs composteurs pour former les mots à celle de l’impression offset (réalisée sur des presses qui font parfois plusieurs dizaines de mètres) jusqu’à plus récemment l’arrivée de l’impression numérique… et le moins que l’on puisse dire avec l’impression 3D, c’est que notre métier n’a pas fini d’évoluer !
Un filament de bois composite : le LAYWOO-D3
Si vous suivez (même) de loin ce qui se passe dans le milieu de l’impression 3D, vous savez déjà que l’on peut imprimer à partir de différents matériaux, métaux et plastiques, et que l’on peut même imprimer une pizza. Mais saviez-vous qu’il était désormais possible d’imprimer avec du sel, du sable, du chocolat et depuis peu du bois ?
Il ne s’agit en fait pas de bois brut mais d’une filament de bois composite (fibre de bois + résine plastique). Si ce matériau n’est pour l’heure pas 100% responsable, rien n’empêche qu’il le devienne, surtout vu la vitesse à laquelle se développent les différentes technos liées à l’impression 3D : il suffirait par exemple de trouver un liant naturel pour que la fibre puisse se tenir. Autre point positif : on peut, sans couche d’additif, jouer sur la couleur (foncée ou claire) de la pièce en fonction de la température d’impression.
Pour l’heure, le filament miracle est utilisé sous forme de bobine de fils fabriquée à partir de 40% de bois recyclé. Relativement souple, le WPC (Wood-plastic composite) est résistant au soleil et aux intempéries et peut être utilisé sur une imprimante autoréplicante de type RepRap : une imprimante que vous pouvez fabriquer vous-même pour environ 400€.
Après l’impression 3D : voici l’impression 4D
Si les frontières techniques explosent grâce aux imprimantes 3D, il est encore des progrès qui risquent de révolutionner le milieu de l’impression. Il est aujourd’hui possible d’entrer dans une nouvelle dimension grâce aux matériaux utilisés pour imprimer du vivant.
Derrière ce concept se cachent des pièces qui ont la faculté de se développer dans le temps, après leur impression. C’est le cas pour les impressions réalisées à partir d’herbe. Et la recherche va même plus loin, puisque des chercheurs sont arrivés à imprimer des cellules souches dans l’optique de pouvoir à terme fabriquer des organes (oreilles, rein, os, peau).
Les perspectives de l’impression 3D sont immenses. Espérons que cette « révolution » soit accompagnée d’une réflexion de fond sur l’utilisation de matières premières éco-responsables, recycables voire biodégradables…