Le saviez-vous ? La règlementation thermique française va changer en 2020. Et si la norme depuis 2012 est de limiter la consommation d’énergie des bâtiments neufs, celle de 2020 sera nettement plus drastique : ceux dont le permis de construire aura été déposé après le 1e janvier 2020 devront être des « Bâtiments à énergie positive » (BEPOS). Vous n’en avez jamais entendu parler ? Si vous avez des projets immobiliers il serait temps de vous y intéresser.
Les bâtiments à énergie positive sont en fait la version 2020 des bâtiments basse consommation (BBC) ou encore des maisons dites « autonomes ».
Dans tous les cas il s’agit d’atteindre l’autosuffisance énergétique de la maison aussi bien pour le chauffage et la climatisation que pour les appareils ménagers.
La « maison passive » qui existe depuis des décennies outre Rhin se passe de branchement à l’électricité, au gaz et à l’eau courante !
La maison à énergie positive a ceci de plus qu’elle est censée redistribuer de l’énergie, dans un réseau, ou pourquoi pas en cas d’autonomie totale, vers un ou plusieurs véhicules électriques !
Basse consommation, passive, autonome ou à énergie positive, tous ces types de bâtiments découlent du même principe : limiter au maximum les dépenses énergétiques et récupérer autant d’énergie gratuite dans la nature. Voici une liste de ce qui nous semble incontournable si vous envisagez ce type de construction.
À adapter selon vos capacités et les contraintes de votre terrain :
Installation
Choisir l’orientation d’une maison vis-à-vis du soleil et des courants d’air, c’est le principe de la maison bioclimatique et il faut tenter de le garder à l’esprit quel que soit le type de maison qu’on choisit de construire.
L’orientation en particulier est déterminante car ces maisons n’utilisent pas de système photovoltaïque mais se servent de l’énergie solaire passive : c’est le bâtiment qui capte l’énergie solaire et la restitue.
Isolation
C’est le maître mot. Les murs d’une maison bien isolée peuvent atteindre 20 à 40 cm d’épaisseur. Les matériaux ne manquent pas : laine, laine de verre, paille, fibres de bois…
Bon à savoir si vous habitez en zone chaude : si tous isolent du froid, tous n’isolent pas de la chaleur. Pour les ouvertures, un triple vitrage est indispensable. Le toit sera de préférence végétalisé pour garantir un certain confort thermique dans les régions les plus chaudes (Il s’agit de faire des économies sur le chauffage et sur la climatisation), mais aussi une étanchéité à l’air et à l’eau. On peut également faire pousser une vigne vierge sur les façades les plus exposées afin de se protéger de la chaleur. Les ponts thermiques sont à traquer dès la conception.
Chauffage / climatisation
On récupère l’énergie gratuite disponible dans la nature : une éolienne, et des panneaux photovoltaïques dont l’énergie pourra enfin être stockée grâce à la batterie domestique de Tesla par exemple (voir post précédents).
Pour une maison bioclimatique, on peut utiliser les propriétés géothermiques du sol à l’aide d’un puit canadien (ou puit provençal) : à partir d’un mètre soixante de profondeur, la température est plus élevée en hiver et plus fraiche en été que dans l’air ambiant.
Attention également à la ventilation car qui dit isolation parfaite dit condensation et polluants mal évacués. Un système de ventilation performant doit donc être installé.
Eau
Dans une optique totalement autonome (pas obligatoire dans la norme BEPOS), à moins que vous ne disposiez d’une source, l’eau de pluie sera idéalement récupérée et filtrée, via la toiture végétalisée par exemple à travers un système de lagunage.
Attention la consommation d’eau de pluie est interdite en France mais vous pourrez tout de même l’utiliser pour tout le reste.
Le traitement des eaux « grises » (vaisselle, douche etc) peut se faire directement chez vous grâce à des bassins où poussent des plantes aux propriétés purifiantes.
Déchets
Le tri sélectif n’est pas en option bien sûr. Un bac à compost est à envisager si vous avez de quoi l’utiliser (potager, voisin jardinier). Pour le reste… un tiers de notre consommation d’eau se fait via les toilettes !
Pour économiser de l’eau, idéalement il faudrait privilégier des toilettes sèches. Le principe : les excréments sont recouverts de sciure de bois et peuvent être utilisés dans un compost. Pas de panique, rien de tel ne devrait être obligatoire dans les bâtiments à énergie positive. Mais si vous êtes à la campagne, pensez-y, votre maison n’en sera que plus respectueuse de environnement.
Domotique
De l’arrosage automatique à la lumière qui s’éteint en cas d’absence dans la pièce, en passant par le chauffage qui s’interrompt dès qu’on ouvre une fenêtre, la domotique peut judicieusement compenser les étourderies énergétiques des habitants d’une maison. Sans oublier les éclairages, qu’il faut choisir en priorité à LEDs.
Bon, c’est très joli tout ça, mais ça coûte cher ! (Bien plus qu’une maison classique.)
Même si les économies d’énergies finissent par compenser la différence, c’est un investissement qui n’est pas à la portée de tous.
La solution ? Comme pour la voiture électrique : une véritable volonté politique qui se manifesterait par des aides accrues, à la construction comme à la rénovation de bâtiments.
Concrètement, pour se renseigner et trouver les artisans habilités à construire des bâtiments labellisés BEPO (Bâtiment à énergie positive), BBC (Bâtiment basse consommation), BEPAS (Bâtiment à énergie passive), rendez-vous sur le site de l’Ademe. Pour connaitre les aides financières prévues en 2015 c’est précisément ici. Sachez également que les collectivités locales peuvent vous aider. Certaines régions, notamment l’Alsace sont nettement plus incitatives que d’autres.
Crédits photos :
Maison passive à Darmstadt : Original source Passivhaus Institut, Germany – http://www.passiv.de Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons
Shéma : Passivhaus Institut derivative work: Michka B (d) (Passivhaus_section_en.jpg) CC-BY-SA-3.0 ou GFDL, via Wikimedia Commons
que d’avance dans les pays de l’est. C’est pas le même climat mais la différence de mentalités et de méthodes est énorme.
On commence seulement à être conscients chez nous, et seulement grâce aux grosses subventions de l’Etat.
L’isolation, notamment des combles, permet d’importantes économies de la facture chauffage et en ce moment les aides de l’ ADEME et de l’ Anah permettent de financer les travaux.
Renseignez-vous.