Les vacances sont là, et pour les habitants des régions côtières ça fait déjà quelques semaines que les plages ont été réinvesties. Mais pour les fonds marins, coraux et autres poissons de roche ou du large, les ennuis commencent… On fait le point sur les eco-gestes à adopter d’urgence.
La crème solaire protège la peau, pas la mer
Les récifs coraliens sont indispensables à la vie marine là où ils sont implantés. Pourtant dans certaines régions du globe, le corail blanchit et meurt de façon inéluctable. En cause ? Le réchauffement climatique, le prélèvement sauvage, et… la crème solaire. Plus précisément, certains éléments destinés à filtrer les UV détruisent la zooxantelle, une micro algue dont l’existence est nécessaire à la survie du corail. Dans le monde ce sont plus de 400 tonnes de crème solaire qui sont chaque année dispersées dans la mer. En dehors du corail, pensons aux herbiers de posidonie, et aux poissons qui ingèrent les litres de crème qui se dissolvent quotidiennement dans les eaux des plages les plus fréquentées. La chaine alimentaire aidant c’est tout l’écosystème, y compris nous, qui déguste.
La solution ? Jeter à la poubelle nos crèmes solaires à filtre chimique (la plupart des crèmes solaires en fait) et les remplacer par des crèmes solaires bio, c’est-à-dire à filtre minéral. Elles sont conçues pour avoir un impact minimum sur les écosystèmes marins. Oui, c’est vrai, la crème minérale c’est blanc et c’est plus difficile à étaler que les formules hyper modernes pleines de silicone et de nanoparticules des rois de la cosméto. Mais la préservation des mers et des océans vaut bien un petit effort non ? Attention, minimal ne veut pas dire zéro impact. Alors on peut aussi bien passer du temps sous le parasol, mettre un tee shirt à manches longues, investir dans une capeline, ou, mieux, une ombrelle (ceci ne vaut pas pour les mamans qui se débattent déjà entre le panier du pique nique, le parasol et le petit dernier qui court partout).
Devenir un plaisancier responsable
Quand on fait le plein de son bateau à moteur, on utilise un entonnoir afin d’éviter que du carburant ne coule dans l’eau.
On installe des cuves à eaux noires et on fait toutes ses vidanges dans les lieux prévus à cet effet au port.
On ne fait pas la vaisselle en mer. Si on n’a pas le choix on choisit des produits biodégradables et on n’en utilise que très peu.
Pareil pour la douche évidemment. Le gel douche ‘saveur des îles’ ou ‘réveil tonique’ n’est pas particulièrement apprécié des mérous. Le savon de Marseille sera une meilleure alternative.
Les peintures anti-salissures (ou antifouling) qui servent à éviter que les coques des bateaux soient colonisées par algues et coquillages sont extrêmement nocives pour l’écosystème marin. Quand on a dit que ce sont des biocides, on a tout dit. Alors si on a une petite barque, on fait l’effort de gratter régulièrement sa coque à la main. Si on a un plus gros bateau, on essaye au moins de choisir un antifouling le moins dosé en cuivre et en pesticide possible. Et au carénage, on ne laisse pas les résidus tomber à l’eau. À l’avenir, des solutions à base d’ultra-sons devraient permettre de limiter voire de supprimer l’usage des peintures antifouling. Mais l’avenir c’est pas non plus tout de suite…
Sur la plage comme au large, des précautions de base
On ne fume pas sur la plage. Si on ne peut pas s’en empêcher on emporte ses mégots.
On n’utilise pas de sacs plastique pour emporter son pique nique ou ses affaires mouillées. Même avec les meilleures intentions du monde on n’est jamais à l’abri du coup de vent qui emportera le sac au large. Là c’est un thon ou un dauphin qui le prendra pour une méduse et l’avalera. Et s’il n’étouffe pas un gros poisson, notre sac se désagrègera et ira rejoindre les kilos de paillettes de plastique qui engluent lentement les océans.
On part du principe que la mer et la plage doivent être au moins aussi propres quand on les quitte que quand on est arrivé. Et si on voit flotter un sac plastique ou trainer un vieux mégot, on a la classe… on ramasse. Neptune nous dira merci !
Je pense qu’il y a un paradoxe, une sorte de dissonance cognitive de base, lorsqu’on s’agglutine dans des stations balnéaires bondées car c’est un concentration de commerces, et qui dit commerce, dit pollution. Le mieux serait de se rendre de façon éparse dans des plages naturelles peu connues mais bon, tant qu’à se rendre dans des plages blindées, autant y appliquer des gestes écologiques…