Dans le cadre de la stratégie ‘Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive’, la commission européenne proposera en fin d’année des solutions pour faciliter la transition des citoyens européens vers l’économie circulaire. Une ‘mini révolution’ à laquelle on veut croire !
L’économie circulaire c’est quoi ?
L’économie circulaire se définit en opposition à l’économie ‘linéaire’ qui consiste à produire, consommer, jeter, produire, consommer, jeter etc. À l’inverse, dans l’économie circulaire on promeut le recyclage, l’échange, la réparation et on réduit les déchets au maximum.
L’an dernier, un premier paquet de propositions de la commission avaient été rejeté. Elles comprenaient :
- le recyclage de 70% des déchets municipaux
- une réduction de 80% des déchets d’emballage
- un objectif de réduction des déchets marins
- une réduction du gaspillage alimentaire
Cette année, la commission revient à la charge et se veut encore plus ambitieuse. Le 25 juin, 700 délégués se sont réunis pour plancher sur la question et préparer des propositions qu’elles présenteront à la fin de l’année. Une des invitées de d’honneur de cet évènement baptisé « Closing The Loop » était la navigatrice Ellen MacArthur, grande avocate de la cause de l’économie circulaire au travers de sa fondation. On peut voir sa prestation du 20 mars 2015 au TED de Vancouver ici.
Ça n’a l’air de rien mais la promotion de l’économie circulaire est une petite révolution par rapport au modèle économique dominant puisque le réemploi et la réparation deviennent la norme. Les industriels seront à terme obligés de fabriquer des objets réutilisables réparables ou recyclables.
Mais l’économie circulaire est loi d’être synonyme de décroissance : les débouchés commerciaux et économiques sont énormes. Les méthodes de conceptions innovantes qui ne tarderont pas à émerger feront de nos déchets des ressources. Sans oublier que la réalisation de ces objectifs permettrait, selon la commission, de créer au moins 580 000 emplois.
Le commissaire européen chargé de environnement, Janez Potocnik le disait déjà l’an dernier «Nous fonctionnons avec des systèmes économiques linéaires hérités du 19e siècle dans le monde du 21e siècle qui est celui des économies émergentes, des millions de nouveaux consommateurs des classes moyennes et des marchés interconnectés. Si nous voulons être compétitifs, nous devons tirer le meilleur parti de nos ressources, et cela implique de les recycler pour pouvoir les réutiliser à des fins productives et non de les mettre en décharge comme des déchets. Le passage à une économie circulaire n’est pas seulement possible; il sera aussi bénéfique, mais la transition ne se fera pas pour autant en l’absence de mesures appropriées. Les objectifs que nous proposons pour 2030 sont une façon d’agir aujourd’hui pour accélérer la transition vers une économie circulaire et exploiter les débouchés commerciaux et les possibilités d’emplois qu’elle offre.»
Et moi dans tout ça, je fais quoi ?
Seulement voilà, l’Europe ne réussira pas seule à transformer l’économie linéaire en économie circulaire. C’est pourquoi, lors d’un chat sur twitter le 15 juillet Frans Timmerman (@timmermansEU), le vice président de la Commission Européenne (vous ne le saviez pas ? Nous non plus) a lancé un appel aux start-ups « Nous avons besoin de start-ups innovantes. L’EU a des subventions pour cela, à l’image de COSME » a-t’il souligné. Il a aussi rappelé que s’il était important que les produits soient recyclables, il était encore plus important de vérifier qu’ils sont ‘effectivement’ recyclés. À ce niveau là, les citoyens et les collectivités ont leur part à jouer.
Bref, même si on peut toujours craindre que le nouveau paquet de propositions à venir soit rejeté, cette communication de l’Union Européenne a le mérite de mettre l’économie circulaire à l’avant scène. Mieux, grâce à la consultation publique ouverte jusqu’au 20 aout, les plus brillants d’entre vous peuvent même apporter leur grain de sable à l’édifice. Le questionnaire est en ligne, ici (mais en anglais seulement hélas). Après tout, les membres de la commission ne sont pas infaillibles. S’ils demandent notre avis, on va le leur donner !