Comment l’économie circulaire se met elle en place concrètement ?

Il y a des concepts comme ça qu’on croise souvent sans trop savoir à quoi ils correspondent concrètement. L’économie circulaire est de ceux-là. Heureusement le concept tend à devenir de plus en plus concret grâce à de nombreuses initiatives qui tendent à lui donner enfin un réel impact sur notre quotidien

 

Qu’est-ce que l’économie circulaire ?

On appelle économie circulaire un modèle économique qui s’oppose à l’économie linéaire : extraire des matières premières, fabriquer des objets à partir de ces matières premières, utiliser ces objets, puis les jeter. Durant tout ce processus, de l’énergie est consommée, y compris pour détruire les déchets.

L’économie circulaire comme son nom l’indique un peu veut créer un cercle vertueux en favorisant le réemploi, et en limitant le gaspillage de ressources et la dépende énergétique.
Le but avoué étant de permettre à l’économie d’entrer dans l’ère de la croissance sobre.

Les avantages  de l’économie circulaire sont nombreux :

  • Réduction des coûts
  • Réduction de l’impact environnemental
  • Stimulation de l’innovation
  • Création d’emplois nouveaux

Trois concepts sont particulièrement importants dans l’économie circulaire :

La valorisation des déchets : c’est la réutilisation des déchets industriels comme nouvelle matière première.

La lutte contre l’obsolescence : il s’agit empêcher les objets du quotidien de devenir trop vite des déchets en leur donnant la possibilité d’être réparés.

L’éco-conception : pour la fabrication, en utilisant des ressources durables, dont le cycle de vie n’ait pas d’impact négatif sur l’environnement, et en pensant à l’utilisation du bien à long terme.

Même si les citoyens ont tous leur part à prendre dans l’économie circulaire, c’est aux grandes entreprises de donner l’exemple pour valoriser cette notion de croissance sobre qui peut paraître paradoxale, mais qui semble être la seule voie durable.

Les grandes entreprises dans l’économie circulaire

L’Afep (Association Française des entreprises privées) vient de sortir un livre blanc présentant 100 engagements pour l’économie circulaire par une trentaine de grandes entreprises. Ce livre blanc baptisé Trajectoires économie circulaire est notamment soutenu par l’Ademe et le WWF.

Le document est imposant et les engagements pris sont nombreux, d’ailleurs souvent plus en lien avec l’optimisation énergétique, mais c’est déjà un pas.
Pour ce qui est de l’économie circulaire, nous citerons en particulier les engagements suivants :

  • Bouygues s’engage à intensifier le réemploi des matériaux et le recyclage sur les chantiers.
  • Le CréditAgricole a lancé un plan de récupération et recyclage des cartes bancaires et a décidé de fabriquer des cartes éco-conçues où le PVC est remplacé par du polyacide lactique (PLA).
  • Engie compte développer la récupération d’énergie au niveau des processus industriels et tertiaires d’ici à 2020.
  • La Fnac s’engage à améliorer le tri et la valorisation des déchets en magasin à hauteur de 90% d’ici 2019. Elle s’engage aussi à donner une seconde vie aux produits techniques qui lui sont rapportés en les revendant à des entreprises issues du monde de l’économie sociale et solidaire.
  • L’Oréal s’engage entre autres à améliorer le profil environnemental et sociétal de tous ses produits et à réduire de 60% les déchets par produit fini d’ici à 2020.
  • Nexyti veut améliorer la gestion des déchets sur les chantiers par la réduction, le tri le recyclage et le réemploi.
  • Orange promet une augmentation de l’écoconception de ses produits d’ici à 2020 pour réduire leur impact environnemental.
  • Pernod Ricard a prévu zéro déchet en décharge pour ses 101 sites de production d’ici 2020, et généraliser l’éco conception.
  • Le groupe Renault compte augmenter l’usage de plastiques recyclés, augmenter l’usage des pièces de réemploi pour la réparation et créer des boucles courtes de recyclage pour réintégrer les matériaux dans la chaine de production.
  • Saint Gobain prévoir une réduction de 50% de ses déchets non valorisés d’ici 2025.
    Total s’engage à ce que 50% de ses déchets soient valorisés d’ici 2020.

L’avantage d’un tel document c’est qu’il permet à ceux qui le souhaitent, journalistes, militants ou simples citoyens de vérifier régulièrement si les engagements pris sont réellement suivis d’effet ou si les entreprises font du Green washing à bon compte.

Oui mais moi je fais quoi ?

C’est bien joli les promesses des grandes entreprises, mais l’économie circulaire qu’on peut toucher du doigt elle est où ? Eh bien, pas si loin.

Revendre un vieux canapé ou un vélo sur le bon coin, réparer un percolateur au lieu d’en racheter un neuf, faire du compost avec ses déchets verts et de cuisine, faire réparer des chaussures ou un sac, c’est déjà de l’économie circulaire.

La nouveauté c’est que l’économie traditionnelle intègre désormais l’économie circulaire comme un « plus produit ».
Par exemple, vous pouvez carrément fabriquer vos propres pièces détachées pour lutter contre l’obsolescence.
L’enseigne Boulanger est ainsi la première grande enseigne à proposer les plans 3D de pièces détachées pour une centaine de produits. L’impression 3D c’est le moyen de remplacer des pièces usées ou cassées qu’elles soient ou non disponibles à la vente. Le principe est basé sur l’existence d’une plateforme communautaire destinée à l’impression3D : happy3D.

On ne touche pas encore aux parties trop techniques, mais les pièces imprimables sont assez nombreuses. On citera entre autres : boutons de cuisinière, poignées de frigo, trapes de piles, clips pour lave vaisselle, pare-soleil pour appareil photo, porte de compartiment à détergent, supports de smartphones…

L’imprimante 3D est donc le bras armé de l’économie circulaire. Mais quid du matériau ? Si on prolonge la durée de vie d’un appareil en favorisant la production de plastiques dont on sait le mal qu’ils font par leur production et leur fin de vie, non merci.

Heureusement le PLA, ou acide polylactique, est là. Il s’agit un polymère produit à partir d’amidon de maïs et qui est entièrement biodégradable. De nombreuses imprimantes 3D l’utilisent et il semble être une alternative tout à fait déculpabilisante aux matières plastiques classiques.

Quels que soient les matériaux, l’impression 3D risque de s’inviter dans de nombreux aspects de l’économie à l’avenir : pour preuve, en Chine en 2014 on a imprimé… 10 maisons en 24 heures ! Elles faisaient chacune 200 mètres carrés et les matériaux utilisés ont le bon goût de d’être issus du recyclage de fibre de verre et de ciment.

 

Visuel imprimante 3D : Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported
Jonathan Juursema

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Community Manager de l'imprimerie Villière (imprimerie écologique).

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