C’est tout de même assez fou de se dire que si je pèse 70 kg, sur cette masse totale, 40 kg ce sont des eaux, et non des os ! On n’appelle pas non plus la Terre planète bleue par hasard !
On aurait pu également appeler cet article “l’énergie de l’eau” dans ce troisième article de cette mini série traitant de l’actu – passée sous le radar de l’écoblog – des quatre grands éléments. Tenez, tout d’abord, comment définiriez-vous l’eau ? Selon le Larousse, c’est un “corps liquide à la température et à la pression ordinaires, incolore, inodore, insipide, dont les molécules sont composées d’un atome d’oxygène et de deux atomes d’hydrogène (…); contenant en solution ou en suspension toutes sortes d’autres corps (sels, gaz, micro-organismes, etc.), très répandu à la surface terrestre (eau de pluie, eau de mer, eau du robinet, etc.).”
Ok. Et maintenant, comment pourrions-nous être plus en osmose avec l’eau, qui a toujours été, est et va devenir encore plus une ressource rare ?
Vous avez forcément entendu parler de la technologie (et du potentiel) – en plein essor – du dessalement de l’eau de mer ? Idem a priori pour l’osmose inverse, ce “procédé de purification de l’eau par filtrage fin (…) utilisé pour la désalinisation, la filtration d’eau potable, l’aquariophilie et la production d’eau douce” (source : Wikipedia). Petit rappel de l’énorme avantage que procure l’eau osmosée : elle permet de se débarrasser des éléments nocifs présents dans l’eau du robinet à l’instar des nitrates, des pesticides, des résidus médicamenteux, virus, bactéries et autres parasites. Facile à installer, son coût varie entre 500 et 1 000 € environ suivant le modèle choisi.
L’énergie bleue
Mais avez-vous déjà entendu parler de l’énergie osmotique ? Si on se réfère à un article du journal Le Monde (paru le 18 octobre 2024), il faut premièrement que des eaux (douces) se rencontrent. Il s’agit ensuite, le plus souvent à l’aide d’une membrane qui laisse passer l’eau mais pas le sel, d’une énergie créée par une différence en termes d’ions. L’eau produit alors un mouvement – appelé l’osmose – pouvant faire tourner une turbine. “Cette énergie est permanente et, pourvu que l’on utilise des matériaux biosourcés, totalement verte, ou plutôt “bleue”, entièrement décarbonée”. On peut enfin nommer cette source d’électricité “énergie de gradients de salinité” (SGE – salinity gradient energy).
Alors, conquis ? Bon, malheureusement, on peut difficilement reproduire cela dans son jardin; c’est à grande, très grande échelle que ça se joue. L’énergie osmotique pourrait ainsi permettre de produire autant d’énergie que 1 000 à 2 000 réacteurs nucléaires, sachant qu’il y 417 réacteurs (au 20 janvier 2025) actuellement opérationnels dans le monde. La clé de voûte et de succès sur laquelle repose cette technologie complexe : la création de membranes filtrantes compactes composées de milliers voire de millions de nanopores pour générer les courants ioniques et électriques. Et cocorico, c’est une entreprise basée à Rennes qui est pionnière mondiale en la matière. Grâce à la station osmotique pilote établie sur le Rhône, au niveau de l’écluse de Barcarin, 500 mégawatts vont être produits en continu, soit l’énergie consommée par 2 millions de français. L’objectif de 20% du mix énergétique à l’échelle de la planète semblerait atteignable.
Passionnant et plutôt réjouissant non !? Y a plus qu’à convaincre Trump et compagnie et c’est là que ça se complique.
Sources pour aller plus loin :
- Eau douce, eau salée : une source d’énergie bleue inépuisable ?
- CNR et Sweetch Energy lancent la 1ère centrale osmotique pilote de production d’électricité en France | CNR
- Énergie osmotique : définition, production d’électricité, chiffres
- Parc nucléaire mondial: production, puissance, nombre par pays
Merci à Hans Desaire d’avoir rédigé cet article !